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Photo du rédacteurViolaine Tewari

Comment Virginie a surmonté son infertilité secondaire : son histoire inspirante

Virginie a fait face à un défi difficile lorsqu’elle a appris qu’elle souffrait d’infertilité secondaire. Cependant, elle a refusé de se laisser abattre et a continué à chercher des solutions. Avec sa détermination et son courage, elle a surmonté cette épreuve et a finalement réussi à concevoir un enfant. Son histoire est un témoignage inspirant pour tous ceux qui luttent contre l’infertilité.


Je m’appelle Virginie, je suis professeure de maths et sciences dans un lycée professionnel à Toulouse. J’ai 41 ans et j’ai essayé d’avoir un deuxième enfant pendant sept ans. J’ai un premier fils de 8 ans. J’ai pensé que mon témoignage pouvait rassurer certaines personnes en processus de PMA.


Comment s’explique cette infertilité secondaire ?

Il n’y a aucune réponse claire. Nous avons eu notre fils naturellement. Nous n’arrivions déjà pas à avoir d’enfant et nous allions lancer le processus PMA. J’avais des grossesses, mais elles n’aboutissaient pas en raison d’anomalies génétiques. Mon fils a finalement débarqué par surprise.


Quels traitements avez-vous suivis face à cette infertilité secondaire?

On a fait des inséminations artificielles, avec les piqûres pour stimuler. On en a fait quatre, sur lesquelles j’ai eu deux grossesses biochimiques et une hyperstimulation. Juste après, je suis tombée enceinte naturellement. Cette grossesse a tenu, mais nous avons dû faire un avortement thérapeutique à cinq mois, car ma fille était porteuse de la trisomie 18.

Au bout de la quatrième insémination, nous avons pensé à passer aux FIV. Nous avons pris contact avec une clinique privée à Toulouse. La biologiste s’est montrée inhumaine. Je venais d’avorter de ma fille il y avait deux mois et demi.


Cette personne nous a simplement dit que :

  • · L’apport de la FIV n’était pas forcément prouvé dans notre cas,

  • · Nous avions sûrement un problème génétique, lequel ne serait pas exploré davantage, car nous avions un caryotype normal autant l’un que l’autre ;

  • · Nous devions faire le deuil d’un second enfant ;

  • · Nous devions nous estimer heureux d’en avoir en relativement bonne santé (mon fils est porteur d’un pied-bot) ;

  • · D’autres couples n’avaient pas autant de chance ;

  • · Nous n’étions pas prioritaires ;

  • · Nous pouvions tout de même continuer à essayer de concevoir naturellement ;

  • · Notre second enfant risquerait fort d’être handicapé


J’ai repris contact avec ma gynécologue, qui me faisait des inséminations artificielles. Elle travaille au CHU de Purpan, à Toulouse. Elle m’a dit qu’elle allait tout de même présenter notre dossier médical, mais qu’elle pensait qu’il serait refusé, car il n’était pas démontré dans notre cas que la FIV favorise les chances d’avoir un second enfant. Notre dossier a été rejeté comme elle nous l’avait dit.


Elle m’a alors conseillé de nous orienter vers l’étranger et nous a mis en contact avec une clinique en Espagne. On a fait faire des devis et nous devions subir de nombreux examens supplémentaires. Mais le devis s’élevait à au moins 8000 euros pour une première tentative. À chaque transfert, il fallait faire un diagnostic préimplantatoire pour vérifier l’absence de problème génétique sur les embryons et notamment écarter la trisomie, vu que nous avions déjà rencontré un cas. Nous avons réfléchi, nous avons demandé l’avis des banques, qui nous ont suivis, mais nous avions du mal à accepter de nous surendetter pour avoir un enfant et également de faire subir cela à notre fils. Cela signifiait plus de vacances, plus de loisirs et se serrer la ceinture tout le temps, sans être sûrs que cela fonctionne.


Contre l’avis du généticien et de la biologiste, j’ai pris rendez-vous au CHU de Montpellier, qui est spécialisé dans la recherche embryonnaire, notamment les DPI. Même si le temps d’attente est très long et que nous n’étions pas prioritaires, j’ai suivi mon instinct et j’ai pris un rendez-vous à Montpellier, en m’exposant à un non franc est catégorique. Nous voulions au moins essayer, vu que nos tentatives pouvaient être prises en charge en France.


Nous nous y sommes rendus le 19 décembre 2021. La personne a été dans l’empathie, nous a posé des questions et nous a dit qu’elle allait proposer le dossier lorsque tout le staff serait disponible, au retour des vacances de Noël. Elle voulait en discuter avec le maximum de personnes présentes, notamment avec le généticien et le responsable du service DPI. Le dossier a été présenté le 18 janvier 2022, juste après mon anniversaire. Et nous avons été rappelés dans la foulée. Ils nous disaient qu’ils avaient accepté la possibilité de faire un DPI, avec des analyses supplémentaires. Finalement, cette possibilité a été écartée, car ils ont préféré commencer par une première tentative sans DPI et en voir le résultat.


En février, nous sommes retournés à Montpellier pour discuter du protocole à mettre en place et voir tous les examens à faire. On m’a prescrit une I.R.M. pelvienne, jamais prescrite auparavant, sachant que j’avais des traces d’endométriose dans un endroit qui ne posait pas de problème pour la procréation. L’I.R.M. a montré une adénomyose. En avril, nous avons commencé le traitement. En mai, j’ai eu la ponction. Ils m’ont expliqué que le transfert se ferait forcément avec un embryon congelé, car je devais au préalable subir un traitement pour bloquer mon adénomyose pendant trois mois. En mai 2022, ils m’ont prélevé 36 ovocytes, parmi lesquels nous n’avons obtenu que trois embryons top qualité. Ils m’ont dit que j’avais sûrement des ovaires polykystiques, ce qui entraînait une mauvaise qualité des ovules. Pour cette raison, j’ai subi des fausses couches.


Le premier embryon a été transféré en août 2022, mais cela n’a pas fonctionné. Je m’étais projetée et j’ai été déçue du résultat, puisqu’il n’y a même pas eu d’accroche.

Le second transfert a eu lieu en octobre 2022 et nous étions alors occupés aux préparatifs de notre mariage qui aura lieu en 2024. Finalement, nous avons eu un résultat positif et je suis actuellement enceinte de 34 semaines. J’accouche le 21 juin par césarienne programmée. J’attends une petite fille.


Au début, cela ne s’est pas bien passé, car j’ai souffert d’un décollement placentaire et j’ai cru la perdre. Finalement, elle a tenu, elle s’est battue. Le 1er janvier 2023, j’ai perdu mon papa de façon inattendue, ce qui a aussi été un moment difficile. Finalement, tout va bien.


Quelles sont les émotions principales que vous avez affrontées pendant ce parcours ?

Le fait de ne pas y arriver est très compliqué. Voir autour de nous des personnes qui décident d’avoir un enfant et qui tombent enceintes de suite, comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, ça a été difficile à gérer. On se dit : pourquoi elle et pourquoi pas nous ? Après, nous sommes tous les deux plutôt fatalistes de caractère et on a l’impression qu’on n’a pas forcément de chance.


J’ai voulu contrôler mes émotions et j’ai fait un gros travail avec une psychologue. J’ai suivi de l’hypnothérapie et j’ai surtout fait preuve de résilience. C’est ce que j’avais appris lors de la grossesse de mon fils. Quand on m’a annoncé, à cinq mois de grossesse, qu’il était porteur d’un pied-bot, j’ai eu peur qu’il faille interrompre cette grossesse, car j’avais déjà subi des problèmes auparavant et on se posait beaucoup de questions. Et puis, on nous a rassurés par rapport au fait que cela n’aurait pas d’autres conséquences. Nous avions fait toutes les analyses nécessaires. Après sa naissance, nous nous sommes lancés dans les protocoles de traitement pour lui. Nous n’avions pas le choix. Nous ne voulions pas lui imposer nos émotions.


Avez-vous essayé la sophrologie ?

Oui, pendant ma grossesse. Avec l’hypnose, qui y ressemble beaucoup, j’ai pu visualiser des lieux rassurants, ce qui me permettait de me détendre.


Ces pratiques de visualisation sont également proposées en sophrologie, parmi d’autres techniques. Que pourriez-vous conseiller aux lecteurs ?

Suivez votre instinct. N’écoutez pas forcément tout ce qu’on vous dit. On connaît notre corps, on sait comment il fonctionne, il faut savoir s’écouter. Si mon instinct ne m’avait pas dit de foncer et d’aller à Montpellier pour tout tenter en France, je n’en serais pas là et je n’attendrais pas ma fille.


On nous dit de ne pas trop y penser et que c’est pour ça que l’on n’y arrive pas, mais on ne peut pas ne pas y penser, surtout quand on est en PMA. C’est impossible.


Après, on peut parler à son entourage. Dès le départ, j’ai parlé à ma famille, mais quand on a lancé le protocole de FIV, comment on nous en parlait trop souvent, qu’on nous faisait des réflexions et qu’on nous posait des questions, ça devenait blessant. Les gens ne se rendent pas compte de ce que c’est, car ils ne l’ont pas vécu. Après, chacun décide d’en parler ou non. Pour la FIV, nous avons décidé de ne pas en parler.


Notre corps nous parle. J’ai beaucoup d’instinct et je me rends compte que je peux m’y fier de plus en plus.


Virginie raconte son infertilité secondaire

Je vous félicite pour son courage et sa détermination. Bravo à vous, Virginie, d’avoir su vous battre jusqu’au bout !


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